Vous vous rappelez sans doute que le commissaire KALLAS avait demandé il y a plus d'un an un nouveau rapport sur l'heure d'été, rapport que l'ACHED espérait favorable à sa position étant donné
que Monsieur KALLAS avait renouvelé les doutes de la Commission sur l'intérêt du système. Mais le commissaire est parti, et le rapport a été confié à un consultant qui a manqué de pertinence. Le
rapport ICF pour l'UE est de septembre 2014, mais il n'a été commnuniqué à l'ACHED (qui avait pourtant été consultée à cette occasion par la MOVE) que fin octobre.
Jusqu'à
présent la MOVE (ex DG7) n'a pas réagi à ce rapport et n'a pas répondu à nos interrogations. Cela signifie-t-il qu'elle l'approuve et s'en contente?
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COMMENTAIRES AU RAPPORT « The application of summertime in Europe »
rédigé par ICF (Inner City Found) International - 6th Floor, Wating House, 33 Cannon Street, London - pour la Commission
Européenne (DG MOVE) – 19 Septembre 2014
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Le rapport ICF sur l’application de l’heure d’été en Europe (4éme rapport sur le
sujet commandé à des sociétés anglaises) est partial et peu scientifique. De plus, il passe à côté de la question essentielle, qui est celle de l’éventuel abandon des changements d’heure
dans toute l’UE. On peut se demander pourquoi ce « scénario » (situation de l’UE continentale avant 1976, à l’exception de l’Italie) n’est pas pris en considération, alors que
le « scénario » très improbable de l’abandon de l’heure avancée en Allemagne est largement abordé (ainsi que d’autres scénarios d’heure d’été « asynchrone »
tout à fait théoriques).
Or, il est indéniable que l’abandon concerté des avancements des heures légales dans toute l’UE serait la meilleure harmonisation possible en ce qui concerne les transports dans
l’espace européen.
L’ICF aurait pu réaliser un bilan sérieux des conséquences des heures d’été. Hélas, son approche est très partiale, largement marquée par la reprise
des idées de M. Mayer HILLMAN, sociologue des loisirs du PSI (Policy Studies Institute), qui fut le premier rapporteur sur ce thème pour l’UE
Les propos de l’ICF sont en bonne partie non-scientifiques: ses bilans sont en général
très courts et négligent des aspects très importants dans chaque secteur, comme nous l’expliquons à continuation.
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SECTEUR DES TRANSPORTS
L’ICF omet de rappeler l‘effet
de retard des brouillards des heures avancées, effet évident signalé par le Ministère de l’Intérieur de la RFA dans son excellent rapport consécutif à l’instauration de l’heure d’été
dans le pays en 1980 : Ce ministère signalait l’effet de retard de certains vols entrainé par l’heure avancée, problème excessivement important qui enlève toute base juridique à une obligation d’application
des heures d’été dans l’UE.
L’ICF aurait-il estimé que ce rapport était trop ancien ? Or, la comparaison instructive entre une année « sans » heure d’été
et une année suivante « avec » n’est plus possible par la suite.
ICF a également ignoré la très intéressante étude commandée par l’ACHED à Météo-France
de Lille sur l’incidence différente des brouillards épais sur les « rush » des circulations du matin en situation d’heure avancée.
Pour l’ICF la simple contrainte de changements d’heure
dans le domaine des transports n’apparait pas importante. Pourtant elle fut dénoncée comme un « chaos », surtout pour les horaires des transports, par la Chine, lors de l’abandon du système par ce pays…
L’ACHED avait aussi transmis à l’ICF une réponse de la direction de la compagnie « Air France » à un courrier de l’association, concernant la question des « slots » (créneaux
spatio-temporels de décollage-atterrissage), dans lequel était souligné l’intérêt de maintenir les horaires de vol dans leurs heures TUC antérieures, en cas de modification du système de l’heure légale
dans un pays; la réponse rappelait que ceci aurait une incidence non négligeable sur les horaires de départ et d’arrivée des vols en termes d’ heure locale. ICF n’a pas cité cette lettre… D’ailleurs,
il ne dit presque rien sur ce problème important des « slots ».
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SECTEUR DE L’ENERGIE
L’ICF commence ce chapitre avec prudence, en rappellent les
bilans mitigés de la Commission dans les années 1996 et 2007. Puis il évoque des études plus récentes, davantage optimistes, et continue en se référant à un travail aux USA, vaste mais non global, puisque
les surconsommations liées à l’heure avancée ne sont pas citées. Ensuite, l’ICF rend compte de problèmes administratifs entrainés par les changements d’heure dans la distribution du gaz. Il n’y
a pas de conclusion synthétique à la fin.
Il y a plusieurs omissions très importantes dans ce chapitre énergie.
1) : La question des surconsommations en combustible fossile pour le trafic
est oubliée, alors qu’une étude de l’Université libre de Bruxelles pour le gouvernement de la Belgique avait évalué très tôt pour ce pays des surconsommations dépassant la moitié
des économies d’éclairage liées à l’heure avancée. Oublié aussi l’intéressant travail de l’Institut de Recherches sur l’énergie de Munich (étude BOUILLON), qui a comparé
de manière empirique les consommations d’éclairage de la dernière année « sans » heure d’été avec celles de la première année « avec » (576 Gwh d’économie)…et
modélisé les consommations de chauffage dans les deux cas (342 Gwh de dépense supplémentaire, soit une bonne moitié). Le bilan énergétique global de l’heure avancée d’été apparait
donc négatif depuis l’origine, si on prend en compte à la fois les surconsommations de chauffage et celles du trafic.
2): Un tableau dressé par YU CHOONG FONG, pour l’université
anglaise de Cambridge n’est pas cité, alors qu’il montre bien qu’une majorité d’études de par le monde concluent à un effet d’augmentation globale des consommations d’énergie
en conséquence de l’heure avancée d’été (dont un travail assez récent de KOTCHEN et GRANT, USA, sur l’extension de l’heure d’été dans l’Indiana). Même l’ADEME
(France) a repris ce tableau (l’ACHED note que le travail de BOUILLON (D) n’a pas bien été traité).
3): ICF ne manque pas de mentionner l’évidence rappelée par l’ACHED au sujet
de l’utilisation de lampes très efficaces; mais il lui aurait fallu préciser l’énorme différence de rendement par rapport aux lampes incandescentes: Puisque les LED ou fluo-compactes modernes consomment 4 ou 5 fois moins
d’électricité pour une heure d’un même éclairage, les économies d’éclairage apportées par l’heure avancée quand l’on se sert de ces lampes finiront mathématiquement
par devenir 4 ou 5 fois inférieures (et l’effet sur les pointes de consommation aussi).
Même si les lampes dites « éco-halogènes » représentent encore actuellement la moitié des achats des français
– d’après la revue « Que Choisir » - et que ces lampes consomment 4 fois plus que les fluo-compactes et les LEDS, si on considère tous les achats, ceci veut dire que, en France, les foyers diminuent progressivement de
50% la consommation globale d’une partie de leurs lampes (1)… Cela devrait s’accélérer et ainsi le bilan énergétique de l’heure d’été passera de nul, ou presque nul, à
négatif, et cela de plus en plus (288 Gwh d’économie contre 342 Gwh de surconsommation de chauffage, si on extrapole l’étude de BOUILLON (sans compter les surconsommations de trafic…). L’ICF semble ne
pas avoir réfléchi aux perspectives dans ce domaine qui détermina la mise en place de l’heure d’été.
Exemple : un foyer qui remplace ainsi 4 lampes incandescentes de 100 Wh par deux groupes de lampes
davantage efficaces : 2 lampes éco-halogènes consommant 75 Wh et plus 1 lampe fluo-compacte et une LED, consommant chacune 25 Wh. Le foyer passera de consommer 400 Wh sur 4 lampes à 150Wh plus 50 Wh, soit 200 Wh sur le nouveau groupe
de 4 lampes.
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SECTEUR DU TOURISME ET DES LOISIRS :
Le rapport précédent de « Research voor Beleid » avait fait un apport intéressant, en soulignant dans sa conclusion
la carence d’évaluations quantitatives dans ces domaines (observation reprise par le rapport de 2007 de la Commission de l’UE).
Mais l’ICF reprend, malgré tout, les prédictions de Mayer HILLMANN concernant
l’avancement des heures du Royaume Uni (« hiver » comme « été ») et l’extrapole au système d’heure avancée d’été. Il cite aussi une étude
américaine qui conclut au bénéfice du système « heure d’été » (qui devrait faire diminuer l’obésité paraît-il !).
L’ICF ne cite pas non plus le
travail original de l’ACHED qui a comparé les produits « personnes x jour » favorisées ou défavorisées par l’heure d’été du point de vue de leurs loisirs : Cette étude prend en
compte le fait que les seules personnes favorisées sont les travailleurs, et ceci en semaine uniquement, alors que toute la population est défavorisée en jour de week-end ou de vacances (en raison du besoin de récupérer du
sommeil et de la fermeture précoce par rapport au soleil des établissements de loisir), ce qui donne un « poids » supérieur à l’impact défavorisant.
L’ICF ne donne pas d’importance
aux problèmes d’horaires de travail tardifs que l’heure d’été entraîne auprès des travailleurs des loisirs, de la restauration et d’autres : il n’a pas fait écho de la lettre adressée
au député M. GONNOT pour son rapport par la confédération française des hôteliers restaurateurs, cafetiers et discothèques. Cette lettre, fournie par l’ACHED, explique bien les difficultés causées
par l’heure avancée à ces groupes de professionnels.
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SECTEUR DE LA SECURITE ROUTIERE :
Il est intéressant que ‘l’ICF mette en relief une évaluation
du Royaume Uni (Road Safety Analysis, 2010) selon laquelle « l’heure d’été n’entrainerait pas un bénéfice global pour la sécurité routière. Et même, plutôt,
le « statu quo » peut contribuer à augmenter globalement le risque routier. Quelques modestes réductions du risque à certaines époques, pour des zones particulières ou des groupes des usagers de la route
sont plus que compensés par des effets négatifs davantage importants à d’autres moments »
Dommage que l’ICF n’ait pas pris en compte plusieurs études rigoureuses signalées
et/ou fournies par l’ACHED :
-Bilan des services de la circulation routière de la RFA après l’introduction de l’heure d’été (plus 0,7% d’accidents) et étude convergente de la Clinique
Universitaire de Heidelberg à la même époque
-Plusieurs études de COREN et al. (1998), mettant en évidence des augmentations des nombres des accidents le soir, dues à un effet « fatigue »
entrainé par les changements d’heure
-Analyses de l’ACHED à partir des chiffres de la Sécurité routière française, lesquels montrent d’une part des élévations très importantes
des nombres des victimes de la route dans le premier été (plus octobre) d’application de l’heure d’été « double » (+ 661 tués), et d’autre part un effet de détérioration
de la sécurité routière en lien avec la prolongation de la période « heure d’été » à sept mois à partir de 1996 (l’ACHED a été la seule organisation à
avoir utilisé cette variation du système pour comparer la situation «avant» et le situation «après»…).
Dommage aussi d’avoir inclus dans ce chapitre des bilans peu intéressants
(ce que l’ICF reconnait d’ailleurs !) comme l’augmentation des accidents de la circulation après le retour à l’heure d’hiver…augmentation qui se poursuit les mois suivants…et d’autres avis
non prouvés scientifiquement.
Dommage surtout d’avoir donné de la place à l’affirmation gratuite d’une diminution des nombres des victimes de la route dans le Royaume Uni qui aurait eu lieu
dans les années 1991 à 1994 SI LE SYSTEME DE L’HEURE DANS CE PAYS EUT ETE GMT+1 « hiver » avec GMT+2 «été », au lieu du système qui fut réellement utilisé, soit GMT
« hiver » avec GMT+1 « été » (ICF emploie GMT au lieu de TUC, ce qui est équivalent).
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SECTEUR DE LA SANTE :
Il y a deux erreurs et une omission
importante dans ce chapitre
- La première erreur (reprise dans l'Executive summary!) est de prétendre qu'il y aurait un effet positif sur la santé puisque la population
serait davantage exposée à la lumière du soleil: Or, il est bien connu que "la quantité de rayonnements UV nécessaire à notre équilibre biologique est bien inférieure à celle à laquelle
nous nous exposons. Il suffit de s'exposer dix ou quinze minutes chaque jour." ICF a donc repris un faux argument cher à M. Mayer HILLMANN.
- La seconde erreur est en haut de la
page 25, où l'on prétend que les effets potentiels des systèmes "heure d’été" seraient similaires à ceux associés au « jet-lag » pour les voyageurs aériens. ICF invoque
la WORLD HEALTH ORGANISATION (OMS) chez qui l’on ne trouve pas une telle théorie. FOLKARD (UK) et SCHMIDT (D) ont donné à ce sujet des explications très claires, que l’ACHED présente aussi depuis longtemps.
- De plus dans ce chapitre santé, ICF omet de dire que la sécrétion de la mélatonine (hormone du sommeil) est bloquée par la lumière : Il s’agit
d’une réalité excessivement importante pour établir l’effet de réduction du temps de sommeil entrainé par l’heure légale avancée. L’ACHED l’a dit et redit très souvent et
cela apparait dans son rapport remis à l’ICF.
Un oubli important aussi: les corrélations observées entre avancements de l’heure et consommation de somnifères et tranquillisants
(dont les composants chimiques sont proches) dans l’espace européen. L’ACHED a fourni un extrait extrêmement clair de rapport ZARIFIAN sur les consommations de tranquillisants en France : il met en évidence que les
consommations ont beaucoup augmenté dans les années 80 (soit après l’introduction des heures d’été) dans des pays à «heure d’été double» (comme la Belgique, l’Espagne
ou la France) comparativement aux pays à «heure d’été simple»
L’ICF cite trois travaux importants dans ce domaine, celui de ROENNEBERG et al. et ceux de JANSZKY et de BARNES, mais sans rendre compte
de l’effet « fatigue » qui expliquerait les augmentations des accidents cardiaques et du travail évaluées par les deux derniers chercheurs.
A la fin du chapitre, l’ICF met en doute les effets positifs
de l’heure d’été sur la santé prétendus par certains.
Autre grave omission : les premières heures de l’après-midi étant davantage ensoleillées, il y a un effet
certain d’augmentation des lésions cutanées susceptibles d’entrainer, tôt ou tard, des cancers de la peau, comme l’a montré une étude australienne (du moins pour les personnes claires de
peau).
On observe un grave défaut dans l’approche que fait l’ICF du volet « santé » de l’heure d’été : pour lui, les effets de l’heure d’été
sur la santé seraient en relation avec la nécessité d’une adaptation des rythmes du corps lors des changements d’heure. L’ICF n’aurait pas compris les difficultés liées à l’avancement
en tant que tel, en dehors des jours proches des changements, en raison du coucher plus tardif du soleil, qui retarde la sécrétion de la mélatonine, l’hormone du sommeil, bloquée par la lumière.
L’ICF n’explique
jamais que deux types de systèmes « heure d’été » sont utilisés dans l’UE (ni dans le chapitre santé ni dans les autres) : l’heure d’été «simple»
(une heure d’avance par rapport à l’heure méridien de référence du fuseau horaire correspondant au territoire du pays, en période «été») et l’heure d’été
« double » (deux heures d’avance en «été» par rapport au méridien dit «de référence»)
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SECTEUR DU TRAVAIL :
Là
aussi leconsultant ignore les difficultés liées au retard de la dissipation de l’humidité de l’air, causées par le retard du lever du soleil (retard apparent, mais réel par rapport à les heures légales).
Pourtant, tous les agriculteurs de l’UE se sont plaints de la permanence de la rosée sur les plantations une heure de plus, ce qui entraine le report de beaucoup de travaux agricoles, surtout les travaux horticoles. Déjà le
rapport de « Research voor Beleid » avait occulté ce genre de problème et prétendu qu’ils n’avaient pas d’importance dans le cadre de l’agriculture « moderne » :
Faux!, des retards se produisent toujours, qui perturbent de manière importante la vie des agriculteurs, faisant monter le coût du travail donné à des employés extérieurs et rendant difficile la réunion de la
famille le soir.
De plus, ICF semble confondre parfois « heure d’été » et « saison d’été ». Ainsi à la fin de 2.1.1, le consultant suppose que c’est l’heure
d’été qui permettrait un usage davantage efficient des premières heures de la journée, ainsi que des heures tardives dans les activités agricoles, spécialement pendant des périodes très chaudes.
Or, les périodes de forte chaleur sont normalement proches des périodes des journées les plus longues (plutôt un peu décalées, en retard par rapport au solstice d’été). Les agriculteurs ont toujours
organisé leur travail de manière différente pendant les grosses chaleurs, sans besoin des heures avancées qui joueraient ici un rôle plutôt négatif, par accroissement des coûts ou nécessité
de faire intervenir davantage des membres de la famille en « horaires de nuit ».
Inadmissible : ICF n’a pas un mot pour l’augmentation de la pénibilité des tâches
agricoles dans les premières heures de l’après-midi, qui se passent souvent, par effet des heures avancées, entre le maximum de l’incidence des rayons du soleil (12h solaires, soit 13 ou 14 heures légales selon qu’on
ait une «simple» heure d’été, ou bien une «double») et le pic de température (14h solaires, soit 15h ou 16h légales).
Cette pénibilité, s’étendant à d’autres
travaux de plein air (bâtiment, routes, environnement etc..), est de nature à augmenter le rejet de ces travaux par les européens et constitue un « appel d’air » pour les émigrants extérieurs, davantage
endurcis à supporter les pics de soleil et de température.
Désolant : Le problème des horaires scolaires, devenus trop matinaux et fatigants par effet de l’heure avancée,
n’est point évoqué.
L’ ICF cite bien une étude sur l’élévation du nombre des accidents du travail, par effet de la fatigue induite par l’heure d’été : mais il l’attribue
à l’ACHED, alors que cette association s’est limitée à donner la référence de l’étude de BARNES et al. (Université de l’état du Michigan, USA).
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SECTEUR DE L’ENVIRONNEMENT :
L’ICF reste prudent en ce qui concerne des éventuels bénéfices pour l’environnement résultant de la diminution des consommations d’éclairage
entrainées par l’heure d’été. Curieusement, dans ce chapitre il se réfère à des surconsommations pour le trafic vers les loisirs du soir…qu’il n’a pas évoqué dans le chapitre
« Energie ».
En ce qui concerne l’effet d’élévation des taux de photo-oxydants en agglomération, le rapport ICF est d’une pauvreté navrante. D’abord, il ne connaitrait pas d’autre
photo-oxydant (le terme n’apparait même pas) que l’ozone, pour lequel il écrit « émissions », alors qu’il s’agit d’un polluant secondaire, formé à partir des polluants primaires,
eux-mêmes émis par les véhicules ou les industries…
Ensuite l’ICF s'en remet au rapport de 2007 de la Commission de l’UE, sans ajouter une autre réflexion ; il n’estime pas la cohérence
des diverses études de par le monde, dont les conclusions vont toutes dans le même sens (diverses modélisations et le travail empirique de COHEN à Los Angeles): L’heure avancée entraine une élévation
des niveaux des polluants photo-oxydants en agglomération, lors des «épisodes» caractérisés par certaines conditions climatiques et des stagnations atmosphériques. Les polluants seraient l’ozone
et le peroxy-acetyl-nitrate (PAN), auxquels le Congrès de Montréal ajouta l’eau oxygénée, dans des taux alarmants, tout en confirmant la convergence de toutes les études.
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SECTEUR DE LA CRIMINALITE :
Bon disciple de Mayer HILLMAN, l’ICF présente les suppositions de ce précédent rapporteur; avec un peu de prudence, puisqu’il cite une étude portant seulement
sur l’heure du coucher du soleil…alors qu’il faudrait évaluer comparativement, « avec » et « sans » heure d’été, l’ensemble des heures de la nuit…
et aussi celles de la journée (on vole aussi en plein jour).
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FINALEMENT
Le rapport ICF est superficiel dans ses aspects géographiques et historiques. Pas de trace des «méridiens de
référence» sur sa petite carte des zones de temps européennes (page 7). Elle a été complétée par l’ACHED (figure en tête de ce texte). La carte mondiale de la page 4 est obsolète et
imprécise.
- Pas de rappel de la situation quasi optimale des heures dans l’UE entre 1945 et 1976, à laquelle on pourrait revenir facilement, et on devrait le faire: même heure TUC+1 dans tous les pays de l’UE
continentale toute l’année. Entre 1969 et 1971, les Iles Britanniques ont pris aussi l’heure TUC+1 « fixe ».
- Pas d’allusion aux nouvelles problématiques, comme l’abandon depuis 2012 des changements
d’heure par la Fédération de Russie, notre voisine à l’Est.
- Glissement des pays les plus occidentaux du continent vers l’heure de Greenwich en période «hiver», en quittant l’heure TUC+1
(l’utilisation de TUC+1 en période «hiver» venait, certes de décisions nationales, mais qui bénéficient à tous les trafics dans le continent). Le Portugal l’a fait il y a longtemps, l’Espagne
a voté «pour» à une large majorité, le Sénat français a émis en 1990 une proposition de loi dans ce sens. Le Royaume-Uni qui voudrait avoir (à nouveau !) l’heure dite «continentale»,
(devenue entre-temps davantage avancée en période «été»), hésite, car les opinions y sont partagées, étant donné que leur situation géographique (associée à celle de l’Irlande,
qu’elle entrainerait) est des plus occidentales de l’Europe, avec l’Espagne et le Portugal.
Pour l’ACHED, sa présidente Eléonore GABARAIN, docteur-ingénieur agronome – 04/12/2014